Le redressement de l’entreprise : le plan de cession

Face aux difficultés rencontrées par certaines entreprises, le plan de cession apparaît comme une solution pour préserver leur pérennité. Cet article vise à expliquer les enjeux et les modalités de ce mécanisme qui permet de remettre à flot une entreprise en difficulté.
Le contexte du plan de cession
Le plan de cession intervient dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire. Cette procédure est destinée aux entreprises en cessation des paiements et dont le redressement est jugé possible. Elle a pour objectif de mettre en place des mesures pour assurer la poursuite de l’activité, maintenir l’emploi et apurer le passif.
Le plan de cession fait partie des options envisageables pour atteindre ces objectifs. Il consiste à céder tout ou partie des actifs et/ou des activités d’une entreprise à un repreneur, afin que celle-ci puisse continuer à fonctionner et se restructurer.
Les étapes clés du plan de cession
Pour mettre en œuvre un plan de cession, plusieurs étapes sont nécessaires :
- L’évaluation des actifs et des activités : cela permet d’identifier les éléments susceptibles d’être cédés, ainsi que leur valeur sur le marché.
- La recherche d’un repreneur : l’entreprise doit trouver un candidat intéressé par la reprise des actifs et/ou des activités concernées. Le repreneur doit disposer des compétences et des ressources nécessaires pour assurer la continuité de l’exploitation.
- La négociation du prix de cession : le repreneur et l’entreprise en difficulté doivent s’entendre sur le montant de la transaction. Celui-ci doit être suffisant pour couvrir les dettes de l’entreprise et permettre sa restructuration.
- L’approbation du plan par le tribunal : une fois que les parties sont parvenues à un accord, le projet de cession doit être soumis au tribunal de commerce, qui vérifie si les conditions légales sont remplies et si le plan est conforme aux intérêts des créanciers et des salariés.
Les avantages et inconvénients du plan de cession
Le plan de cession présente plusieurs avantages :
- Il permet de préserver l’activité de l’entreprise et les emplois associés.
- Il offre une solution pour alléger la dette d’une entreprise, en vendant ses actifs ou en transférant certaines charges au repreneur.
- Il peut favoriser la restructuration de l’entreprise en lui donnant accès à des ressources financières supplémentaires grâce au produit de la cession.
Cependant, il comporte également des inconvénients :
- Le processus peut être long et complexe, notamment en raison des négociations avec les repreneurs potentiels et des délais d’approbation par le tribunal.
- La cession d’actifs ou d’activités peut entraîner une perte de savoir-faire et d’expertise pour l’entreprise.
- Le prix de cession peut être inférieur à la valeur réelle des actifs, ce qui limite les ressources disponibles pour le redressement de l’entreprise.
Des exemples concrets de plans de cession réussis
Plusieurs entreprises ont réussi à se redresser grâce à un plan de cession. Parmi eux, on peut citer :
- Le groupe textile Mulliez-Flory, qui a été repris en 2019 par le fonds d’investissement Raise Industries. La reprise a permis de sauver 500 emplois et d’assurer la pérennité du site industriel.
- L’enseigne de prêt-à-porter Mim, dont les actifs ont été rachetés en 2017 par le groupe Tally Weijl. Ce plan de cession a permis de maintenir l’emploi pour plus de 800 salariés et de poursuivre l’exploitation des magasins restants.
En somme, le plan de cession est un outil qui permet aux entreprises en difficulté de se redresser en cédant tout ou partie de leurs actifs. Bien qu’il présente des avantages indéniables, il convient néanmoins d’en mesurer les inconvénients et les risques potentiels.